BARBE (commune de Champcevinel)
Revoir les étapes de la 4° balade :
- Ma 4° balade à Champcevinel (présentation, carte et itinéraire)
- Les Vignes (vue aérienne de 1960)
- La Rudeille et les Petites Alpes (avec carte de 1846)
- Boisset
- Lorsque vous venez de Périgueux, après avoir escaladé la rue Paul Mazy, vous rentrez dans la commune par cette route qui se faufile entre "les Vignes" et "Boisset". Puis c’est à ce virage (photo ci-dessus), que vous pénétrez à "Barbe".
- Ce tournant reste très symbolique car et comme déjà dit, c’était sur ce carrefour que la majorité des gens passaient en rentrant de Périgueux pour rejoindre le bourg. Et comme déjà dit, on montait par "La Rudeille" en venant de la Combe des Dames, pour éviter cette route des vignobles, celle qui serpentait elle sur les versants de Clos Chassaing, du Therme Saint-Sicaire, de Beaulieu et de la Grenadière, pour traverser ensuite Boisset et les Vignes, soit pas mal de terres cultivées sans maisons autour, tout en cheminant sur un mauvais chemin.
- Cette route on ne l’aimait pas lors de l’Ancien régime, car elle était peu hospitalière et c’est pour cette raison que les gens préféraient monter par la Rudeille, pour déboucher juste ici, à ce virage à Barbe. Et c’est à Barbe que l’on parvenait ainsi au sommet ! A vrai dire, Barbe devenait le premier hameau à traverser et en y arrivant, on était à peu près à mi-chemin de la ville et du bourg.
- Barbe a évolué. Si on lit le cadastre Napoléonien (1810), Barbe ne comprenait que deux maisons à vocation agricole, toutes situées sur le côté gauche de la route. La première propriété sur le côté gauche du virage, la deuxième là où habitaient les Grazziani, soit peu avant Longueville.
- Les habitants ont rapidement évolués après Bonaparte. En effet, lors du recensement de 1866 on trouve comme cultivateurs les noms d’Antoine Privat, de Pierre Borie, de Jean Pradies et de Guillaume Maurance (quatre familles) soit vingt habitants. En 1901, vivent à Barbe Frédéric Desveaux, Louis Rey, Ernest Vignéras et Jean Eymard (quatre familles toujours) soit quinze personnes. Lors du recensement de 1936, les archives départementales nous donnent André Gervaise, Pierre Soudeix, Charles Delaugeas et François Nicot soit toujours quinze personnes pour quatre exploitations (deux côté gauche, deux côté droit).
Vue aérienne de Barbe en 1960 et de nos jours
- La toponymie de Barbe a également évolué. Sur la carte Belleyme (1761-1841), Barbe s’appelait Barbot. (voir de même sur cette carte). Ce lieu-dit se situait là où les familles Nicot et les Graziani avaient demeuré, autrement dit dans la partie appelée aujourd'hui Barbe Ouest. Barbe dans la toponymie est un domaine ou un endroit où résidait un personnage barbu, voilà pour l’histoire…
- La première maison de Barbe subsiste toujours sur ce virage. Elle se situe au milieu d’un roncier complétement abandonnée. Pourtant autrefois, elle était là comme une sentinelle qui veillait sur les allers et retours entre le bourg et la ville. Une mare pleine d’eau nous indique que la vie agricole a joué son rôle ici comme dans toute la commune.
Ancienne ferme de la famille Gervaise (aperçue également sur la vue aérienne)
Mare de la propriété des Gervaise
- Plus loin, la ferme des Soudeix et son puits (photo ci-dessus) souligne bien le problème de celui de l’eau dans cette commune. Cette ferme qui avait de même sa mare pour abreuver les bêtes et pour les besoins domestiques.
- La propriété des Graziani appartenait à des gens issus du milieu militaire. La rumeur disait qu’un membre de cette famille jouait du cor et que le comte de Borie-Petit répondait à son appel (photo octobre 1996). Cette ferme ressemble un peu à celle des Vignes vue lors du début de notre randonnée. D’ailleurs elle a du jouer un rôle, puisqu’un Sieur de Barbot y a vécu vers 1668 (lu sur les registres paroissiaux de l’époque).
- A l’entrée de cette ferme, une grande mare souligne bien que l’eau a pourtant été bien présente sur la commune (photo octobre 1996).
- Le côté Ouest de la ferme reste austère (photo octobre 1996)
- Et là encore, un puits dont la margelle s’effrite et dont les ronces dévorent, nous fait comprendre qu’une vie active a existé ici dans le passé (photo octobre 1996). Elle a tellement existé, qu’une vigne s’étirait de cette ferme à celle du Maine. Le vignoble occupait tout ce versant aujourd’hui repris par une prairie et un bois.
- La vigne a constitué à Champcevinel la culture de prédilection. On plantait des cépages comme l’Herbemont, l’othello, le noah, le merlot et le bacco. Vers 1890 le phylloxéra a détruit une grande partie du vignoble et aujourd’hui, la vigne a pratiquement disparu. En 1996, celle de la famille Marquet de Bricard, subsistait, mais plus pour longtemps… A cet emplacement figure aujourd’hui une entreprise spécialisée en chaudière. Mais près de cette vigne se situait une grande mare communale (bouchée depuis les années 1970…), celle des "Rates" (orthographe non justifié). Un arrêté du maire du 8 novembre 1908 donne droit de laver le linge dans cette mare et d’y faire abreuver le bétail, d’où son importance. Plus tard, le 13 octobre 1940, le conseil municipal donne le droit pour faire suite à une demande des contributions indirectes, de monter un atelier ambulant de distillation selon les saisons.
- Entre la ferme des Soudeix et les petites Mazades, un abrupt rocheux m’arrête et m’oblige même à contourner cette difficulté qui se dérobe sous mes pieds. (photo octobre 1996)
- Je me pose bien des questions sur cette espèce de carrière dont l’origine reste pour moi un mystère qui reste à élucider (photo octobre 1996).
- C’est par ce petit chemin que je reviens derrière la ferme des Soudeix pour continuer ma balade vers Longueville et les Jarthes.
CHAMPCEVINEL - BARBE - © BERNARD PECCABIN
Reportage photo sur une commune du Périgord Blanc quelques années avant le deuxième millénaire
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Prochaine étape : Longueville et Les Jarthes