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  • - "Parcourir Champcevinel", c’est découvrir la totalité de son territoire avec sa nature, ses monuments, ses espaces, ses châteaux, son histoire, sa géographie, sa toponymie et bien d’autres informations d'avant le 2° millénaire. (blog en construction)
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17 décembre 2014

LA MONZIE (commune de Champcevinel)

la Monzie

- Présentation de ma 1° balade
- Relire l’étape précédente sur le Pigeonnier

- Ici nous sommes à la limite de Périgueux et de Champcevinel. De ce chemin à la Monzie (ci-dessus), on rejoint à gauche la rue des prairies, alors que tout droit, on monte en direction de Cap Blanc, puis de Valadon avec possibilité de rattraper la commune en haut du plateau tout près de la ferme "les Landes" proche de "Peyrinet", une ancienne métairie du domaine du château de Borie-Petit.

Route de la Monzie à Cap Blanc

- Ci-dessus le chemin en castine et son virage en épingle à cheveux qui monte sur le plateau de la commune, pour passer devant le domaine de Cap-Blanc, où jouxtent des chambres d’hôtes "le Logis du Parc".
- La rue des prairies appartient à la ville de Périgueux. Elle se termine par un cul de sac qui démarque la limite des deux communes. C’est donc de cette prairie (ci-dessous) au fond du vallon du Foncrose, que débute la commune de Champcevinel, parallèlement au "Pigeonnier" que nous avons déjà visité et à la route d’Agonac. Ainsi de la ville, nous nous trouvons sans transition dans un cadre bucolique, celui de notre Champcevinel.

La Monzie, sa prairie

Nota : les registres paroissiaux de la commune (1674-1739) nous signalent qu’un sieur de la Monzie (Jean Fayolle) et une dame de la Monzie (Jacqueline Dalby) résidaient en ces lieux.

Le Foncrose à La Monzie

- J’ai rencontré l’unique ruisseau (ci-dessus) de la commune entre les jardins du Pigeonnier et cette prairie de la Monzie. Il s’agit du Foncrose. L’eau y coule claire et un propriétaire retraité me confia sa nostalgie avec une époque où gardons et ablettes s’y pêchaient. Il ajouta qu’une source sortait d’un jardin de ses voisins, ceci à une dizaine de mètres d’ici et que tous les riverains s’étaient attachés à ce ruisseau qu’ils entretenaient le mieux possible. Le bureau de recherches géologiques indique dans son rapport de 1984, que le débit du ruisseau est de 6 litre/secondes à cet endroitet que plus haut à sa source, il est d’un litre/seconde selon les mesures effectuées.
- Cette combe qui longe la route d’Agonac et qui reste une des caractéristiques du relief de la commune par sa longueur et sa profondeur, naît à 219 mètres au Nord de Cornille au lieu-dit "Rouflat". Elle pénètre dans la commune au Sud du Lac Lagraule à 140 m d’altitude et se termine sur les bords de l’Isle (au moulin du Toulon) après avoir quitté ici même Champcevinel à 88 mètres de hauteur, ce qui nous permet d’affirmer que nous nous situons bien sur le point le plus bas de la commune.

Le Foncrose à la Monzie, près de la rue des prairies
- Je poursuis le cours du ruisseau, mais très vite, celui-ci se perd dans le près, étouffé plus loin par un roncier, puis par la vase et des herbes sauvages. Sous un bois et plus loin, ma persévérance fut récompensée par cette découverte, celle de cette source située pas loin de la scierie Testut (voir carte ci-dessus). Au-dessus, subsistait un cabanon en ruine. Je me trouvais sans doute dans un ancien jardin d’ouvrier et en cette année 1996, c’était tout un symbole puisque l’on fêtait leur centenaire d’existence.

source bas Vignéras

Notre photo : La source près de la route d'Agonac, dans un bosquet au pied du plateau de Vignéras.
- Cette combe reste tout de même un sacré mystère. Sur les anciennes cartes on y lit un cours de rivière qui va jusqu’à Foncrose. La rivière a bien existé autrefois, d’autant plus qu’à "La Combe" le lit asséché du ruisseau reste visible. Je me souviens aussi du maréchal de Champcevinel qui me disait qu’autrefois les écrevisses s’y pêchaient et que les paysans y mettaient la bouteille au frais au cours de la fenaison. La remontée sur Foncrose se fera dans mon périple, mais à une autre occasion, lorsqu’on abordera la visite de ce que j’ai baptisé : l’arrière pays. J’ai vu en effet ce ruisseau en crue et il y aura des arguments supplémentaires, pour parler de ce cours d’eau. Un cours d’eau aujourd’hui asséché, certainement du fait que certains canaux du réseau souterrain ce sont sans doute bouchés.

source

En bas de page, la coupe schématique du plateau de Valadon à quelques encablures du Foncrose, démontre la complexité du réseau souterrain.
- Pour l’heure, je sais d’après l’enquête géologique de 1982, que trois autres sources ont été découvertes en aval, qu’un écoulement souterrain très puissant coule sous cette combe voire sous le plateau, que la température de l’eau du ruisseau évolue entre quatre et cinq degrés (12 et 14 degrés pour celle de l’Abîme), avec un débit du Foncrose évalué à 12 litres/secondes au Moulin du Toulon. Le réseau souterrain doit être très complexe. La réponse des sources aux précipitations fut constatée selon l’étude de 5 à 10 jours après les pluies. Il y a aussi des réponses de 12 à 14 jours comme en avril et septembre 1968. Ceci montre que l’alimentation des sources peut provenir des points éloignés de la source, soit de 5 à 10 km en amont. En hiver et lors de forts orages en été, l’infiltration se fait très rapidement puisque la source réagit entre un et deux jours aux précipitations. Pour mémoire et à titre comparatif, le débit en crue atteint au Cluzeau 70 litres/secondes et 460 litres/secondes à l’Abîme.

Coupe géologique sous Valadon

NOTA :  Les archives départementales nous font découvrir qui étaient les personnes qui résidaient à La Monzie en 1936. Nous constatons de nombreux employés de la SNCF (PO), ce qui somme toute normal, vu la proximité du Toulon, quartier à vocation cheminote.
- Thiburce Léon, journalier, son épouse Marguerite et ses trois enfants soit cinq personnes.
- Mespoulède René, employé au PO, son épouse Marie et ses deux enfants soit quatre personnes.
-
 Thémine Victor, ouvrier au PO, son épouse Angéle et ses trois filles soit cinq personnes.
- Bonnet Bertin, ouvrier au PO, son épouse Louise et ses trois enfants soit cinq personnes.
- Maury Jean, menuisier au PO, son épouse Eva soit deux personnes.
- Moutard Roger, soudeur au PO, son épouse Marie-Louise, des deux enfants et ses beaux-parents soit six personnes.
- Gay Louis, retraité et son épouse Eugénie soit deux personnes.
- Aubrun François, menuisier au PO, son épouse Léonie et sa fille soit trois personnes.
- Rebière Roger, manœuvre au PO, son épouse Denise et ses trois enfants soit trois personnes.
Total : 35 personnes pour neuf maisons pour 7 employés au Paris-Orléans

CHAMPCEVINEL – LA MONZIE © BERNARD PECCABIN
Prochaine étape : La Quinquérinette
Reportage photo sur une commune du Périgord Blanc quelques années avant le deuxième millénaire
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11 décembre 2014

LE PIGEONNIER

Territoire cédé en 1828 à la commune

- Relire la publication précédente
- Ce territoire de Périgueux cédé en 1828 à Champcevinel (voir ci-contre), porte comme nom de lieu-dit "le Pigeonnier". Vous ne trouverez pas cet endroit sur la carte de l’IGN, mais il figure bien sur le plan de la commune.
- A cet endroit où se termine la ville et où la campagne débute, j’ai longtemps cherché la raison de ce lieu baptisé ainsi. La toponymie dit ni plus ni moins, que c’est un lieu où se situe un pigeonnier… A force de chercher, j’ai fini par trouver cette ancienne tour sur le territoire de Périgueux, juste à quelques mètres de la limite de Champcevinel (emplacement précisé par une étoile rouge sur la carte ci-dessous).
- Je présume donc que cette ruine en pierres constitue sans doute un clin d’œil avec ce nom de lieu, à une époque où toute cette combe appartenait à la ville de Périgueux. Depuis seule la nouvelle frontière entre les deux communes, a partagé cette agglomération qui a conservé son identité et son pigeonnier.

Carte et lieu-dit du Pigeonnier


Ci-dessus : La route d’Agonac à la sortie de Périgueux et à l’entrée de Champcevinel
- A signaler que sous l’Ancien régime (avant 1789), la route d’Agonac n’existait pas. C’est par la route de Paris qu’on rejoignait Agonac d’après la carte Belleyme. Une route qui se partageait en deux à Sept Fonts, pour rejoindre Chabannes, le lac Lagraule puis Agonac, l’autre filant sur Sorges via Limoges… (ci-dessous la Tour qui domine la combe de Foncrose)

Genre de Pigeonnier

CHAMPCEVINEL – LE PIGEONNIER © BERNARD PECCABIN
Prochaine étape : La Monzie (cliquez ici)
Reportage photo sur une commune du Périgord Blanc quelques années avant le deuxième millénaire
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9 décembre 2014

1° BALADE SUR UN TRESOR : L’EAU A CHAMPCEVINEL

balade n° 1
- Sur ce lien, vous trouverez la carte qui représente intégralement le territoire baptisé "les faubourgs, ses résidences et Borie-Petit". D’ailleurs on retrouve ci-dessus la photo de ce territoire installé entre le bourg et la périphérie de Périgueux, à l’exception de la partie constituée par cette grande combe qui longe la route d’Agonac et par où je vais débuter mon reportage.
- Un reportage baptisé "Une source, un ruisseau et un domaine boisé, celui de Borie-Petit". Vous découvrirez ainsi le parcours par le Pigeonnier, la Monzie, la Quinquérinette, les Granges de Cap blanc, la route d’Agonac, la côte Durand, Borie-Petit, Peyrinet et ses alentours.

le débouché du Foncrose

- Cette première balade débute par une interrogation et pas des moindres. Comme peut en témoigner la photo ci-dessus, je surplombe la route d’Agonac, juste à la sortie de Périgueux. A mes pieds, se situe un vallon, voire une combe ou encore une dépression partiellement asséchée d’après la carte de l’IGN. De l’autre côté, une colline, celle de Cap Blanc au pied de laquelle jaillit dans le quartier du Toulon à Périgueux, deux sources : celle du Cluzeau et celle de l’Abîme qui assurent la distribution en eau pour la ville et sa périphérie, soit environ pour une population de 50 000 habitants.
- Cette vallée ou ce vallon à mes pieds c’est celui au fond duquel coule le Foncrose, un petit ruisseau au modeste débit. Mais au-delà de cette réalité, une interrogation bouscule mon esprit, comme celle de la place de l’eau sur la commune de Champcevinel, qui de tous temps a constitué un grand problème pour ses habitants. Le nombre de puits et de citernes pour récupérer les eaux de pluie, sont là pour attester le bien fondé de ce sujet sensible pour les anciens agriculteurs et métayers qui travaillaient les terres et élevaient du bétail.
- De mon point de station, tout en connaissant les capacités des sources de l’Abîme et du Cluzeau capables de débiter un fort volume, je me suis posé cette question, alors que si près de moi, deux sources surgissaient sous le plateau de la commune en sortant des entrailles de la terre, ceci sous un débit important.

L’HYDROLOGIE DE LA COMMUNE

- Pour éluder le problème, je me suis penché sur deux documents : celui relatif à l’hydrologie du secteur, grâce à une thèse de M. Von Stempel qui date de 1972 et aussi grâce à une étude de la ville de Périgueux menée en 1983, sur la source du Toulon.

Hauteurs de Cap Blanc

Notre photo : Hauteurs de Cap Blanc d'où se situe sur le versant droit la source du Toulon dont la nappe souterraine passe sous le plateau de Champcevinel.
- Le plateau de notre commune se situe en moyenne bien au-dessus de 200 m du niveau de la mer. Formé de calcaires, ces hauteurs dominent la vallée de l’Isle qui elle s’écoule à 80 m d’altitude. La source du Toulon, selon les études menées jaillit de dessous la terre, soit 40 à 60 mètres au dessous du cours de l’Isle et sans doute bien plus, pour sortir sous pression après avoir traversé plus de 60 m de calcaires crayeux blancs (voir schéma ci-joint).

source de l'abîme
Schéma de la source de l’Abîme : l’eau stockée profondément sous la roche (probablement en dessous du niveau de la mer) jaillit par les six grillons où elle se fait un passage.
- La surface des plateaux de Champcevinel qui domine la source, constituent des innombrables dépressions karstiques, dolines et petits gouffres qui s’infiltrent pour rejoindre soit la nappe souterraine, soit le cours du Foncrose, soit des réservoirs annexes. Toujours est-il que les débits des sources du Toulon attestent de très grandes vitesses de circulation de l’eau souterraine, dont la superficie irait de Périgueux à Négrondes avec pour limite la rivière de la Beauronne à l’Ouest et l’axe Sorges-Sarliac à l’Est.
- Donc on est sur que cette immense nappe souterraine, d’une superficie de plus de 100 km2, coule sous la commune de Champcevinel. Nos anciens ont creusé on le sait de nombreux puits, mais jamais, ils ne sont tombés sur ce fabuleux trésor qui coulait si profondément sous leurs pieds. Car pour y parvenir, il aurait fallu creuser de là-haut sur plus de 260 mètres de profondeur, soit une performance techniquement impossible à réaliser. D’autres parts, les études menées sont catégoriques pour affirmer qu’aucun puits des communes du plateau (Champcevinel, Cornille, etc…) ne semble communiquer avec le réseau de la source du Toulon. Par contre, les neuf dolines recensées entre Cap Blanc et Borie-Petit laissent croire que l’eau coule dans une direction Nord Nord-Est et Sud Sud-Ouest et qu’à cet endroit le réseau souterrain est très actif.

schéma d'alimentation des sources du Toulon
Schéma d'alimentation de la source du Toulon : A remarquer que la nappe souterraine passe bien sous la rivière de l’Isle, ce qui atteste bien de l’importance de sa profondeur.
- Nous aurons l’occasion d’évoquer l’hydrologie de Champcevinel, au travers de notre parcours qui débute à peine par cette présentation.

emplacement des dolines

Notre photo : Carte de la zone de notre balade. A noter que quelques dolines y sont recensées (couleur rouge). En jaune, la limite Sud de la commune.

CHAMPCEVINEL - PREMIERE BALADE © BERNARD PECCABIN
Prochaine étape : Le Pigeonnier (cliquez ici)
Reportage photo sur une commune du Périgord Blanc quelques années avant le deuxième millénaire
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4 décembre 2014

PARCOURIR CHAMPCEVINEL (deuxième partie)

2° partie de Parcourir

- On dit que le nom de Champcevinel sent bon le pâturage. Et comme son nom champêtre l’indique, la commune nous offre bien une terre de paysages composés de coteaux, de près, de champs et de bois. Lorsque l’on prend de la hauteur, on découvre un panorama varié et au lointain sur cette bosse haute de ses 205 mètres, on devine le bourg planté autour du sempiternel clocher. Mon observatoire se situe ici au premier étage du pylône Télécom de Fosse Rouge, soit à près de 250 mètres d’altitude. De ce poste, on embrasse une vue remarquable sur le village et la campagne environnante. Vu de haut et bien que la commune touche sur le Sud de la ville de Périgueux, on a la divine surprise de constater que le relief vient tromper cette apparence de banlieue, puisque notre territoire semble entouré sur cette direction par une véritable couronne de bois. De ces bosquets de La Grange au premier plan, se succèdent ensuite les bois de Chante-Coucou, puis un manteau forestier sur les hauteurs de Penlèbre, Barbe, Maison-Rouge, Peyrinet, Borie-Petit, Les Moussouses, etc… Ainsi sous mes yeux se déroule une partie de ce paysage que nous allons parcourir pour en découvrir les moindres parcelles, sans oublier toutes celles nichées dans les vallons et qui sont invisibles de ce point culminant de la commune où je me trouve. Nous sommes en été de l’année 1996 et sous ce ciel bleu, les arbres, les près, les maisons ont l’apparence de se reposer dans une paix silencieuse.
- J’ai baptisé toute cette vaste zone "Les faubourgs, ses résidences et Borie-Petit". Mais avec du recul, j’aurais pu sans doute l’appeler "entre la ville et le bourg". Mais restons-en sur ma première impression et voyageons ensemble sur la toile, à la découverte de cette belle campagne…

CHAMPCEVINEL - LES FAUBOURGS, SES REDIDENCES ET BORIE-PETIT © BERNARD PECCABIN
Reportage photo sur une commune du Périgord Blanc quelques années avant le deuxième millénaire
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Prochain article :
Balade sur un trésor, l’eau à Champcevinel
 

3 décembre 2014

LEXIQUE DE LA COMMUNE DE CHAMPCEVINEL

Parcourir la commune

- Vous trouverez ci-dessous après l’avoir télécharger, les pages du lexique de notre commune. A savoir, tous les lieux-dits, les noms des maires, certaines personnes qui ont marqué la vie communale, des rites locaux, bref tout un ensemble ayant trait à notre village.
Lexique_page_1
lexique_page_2
lexique_page_3
lexique_page_4
lexique_page_5_et_6

CHAMPCEVINEL - LEXIQUE DE LA COMMUNE - © BERNARD PECCABIN

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26 novembre 2014

5 AOÛT 1944 DANS LE CIEL DE CHAMPCEVINEL

- Si on se réfère au monument aux morts de la commune et plus particulièrement à la plaque apposée en l’honneur des deux aviateurs anglais tombés à Borie-Bru, on ne connaît pas vraiment l’histoire de cette journée du 5 août 1944, survenue deux mois environ après le débarquement des alliés en Normandie. Voici quelques éléments d’un témoin oculaire, celui de Jacques Besse, un des fils du Maréchal. Car l’histoire ne nous a jamais dit qu’il y avait eu deux avions, deux morts et deux hommes d’équipages parachutés…
Nos photos :
- Jacques Besse témoin oculaire du crashe
- Avion du type Mosquito
- Zone du crashe près de Borie-Bru
- Plaque commémorative au monument aux morts de la commune

- Témoignage de Jacques Besse âgé de 15 ans à l’époque

Jacques Besse

- Jeune adolescent, âgé de 15 ans, classé dans la catégorie J3 sur le plan du rationnement alimentaire, j’ai vu de mes propres yeux un avion de combat type "Mosquito" qui s’est écrasé sur la commune de Champcevinel à la bordure d’un bois de châtaigniers, près du château de Borie-Bru, le 5 août 1944.
- C’était une belle après-midi ensoleillée vers les 16 heures, je me trouvais dans la maison d’habitation de mes parents dans le bourg. Je jouais avec mon frère Yves, que j’avais enfermé dans le grenier avec une porte munie d’un crochet. Tout d’un coup les sirènes de la ville de Périgueux se sont mises à résonner annonçant l’arrivée des avions alliés qui venaient bombarder les voies ferrées et les ateliers de réparations de la SNCF. Alors que les bombes se mettaient à exploser, j’étais prêt à courir vers le jardin pour voir ce qui se passait. C’est alors que mon frère pris de peur dans le grenier, se mettait à hurler pour lui ouvrir. Je rebroussais chemin afin de le libérer.

Mosquito

- Puis nous courrions vers le fond du jardin potager jouxtant notre maison. J’ai vu effectivement un avion de combat anglais, amorçant un large virage. Celui-ci trainait à l’arrière un important panache de fumée noire et blanche. Il était suivi par un autre appareil du même type. L’avion en difficulté larguait deux bombes à ailettes qui n’ont pas explosées, près de la ferme de Monsieur Chatenet au lieu-dit la Séparie. Après la libération, celles-ci ont été déterrées de plus d’un mètre de profondeur par quatre prisonniers de guerre allemands et deux sous-officiers artificiers français qui les ont désamorcées. Puis deux aviateurs sont tombés en parachute sur le bois du Château de la Roussie, propriété de Monsieur Tuffier ancien chirurgien.
- J’ai su par la suite que ces parachutistes rescapés de leur appareil ont été récupérés par le réseau de la résistance Samson. L’avion britannique en détresse continu lui son vol et s’écrase en explosant derrière le château de Borie-Brut à la bordure d’un coin de bois. L’appareil qui le suivait a tourné plusieurs fois au-dessus de lui, pour lui rendre un dernier salut. Les explosions des bombes et des balles de mitrailleuses que contenait l’avion ont duré plus d’une heure.

crashes à Borie-Brut

- Ces deux avions de la Royal Air Force avaient mitraillés un train entre Saint-Astier et Razac sur l’Isle, avant de gagner Périgueux. Là, ils s’attaquent aux ateliers de la SNCF du Toulon, mais l’un piloté par Alan Ernest Wraight (lieutenant et pilote de carrière) avec à son bord John Leslie Wilson (sergent-chef de réserve et navigateur) qui volait très bas, touche les fils de haute tension. La queue du fuselage de l’appareil heurte ceux-ci, ce qui occasionne un court circuit et un déséquilibrage de l’avion qui s’écrase au Nord de Périgueux, comme déjà mentionné.
- Dans l’après-midi du lendemain, je me rends avec mon frère Michel sur les lieux de l’accident pour voir les restes de l’avion, là où il était tombé. En traversant un champ, avant d’aborder la route d’Agonac, je vois arriver vers nous un homme d’une quarantaine d’années, portant une chemise et un pantalon golf. En arrivant à ma hauteur, celui-ci m’interroge si j’avais vu des parachutistes tombés de cet avion. Je lui réponds que non, et qu’on avait retrouvé deux morts.

plaque à la mémoire

- Comme nous étions dans une période trouble et anxieuse, je me suis méfié de cet homme. Celui-ci me dit que cet appareil avait un équipage de quatre aviateurs. Il questionne même mon frère qui a répondu par la négative également. Il est parti et a rejoint son véhicule sur le bord de la route d’Agonac.
- Avec le recul du temps, je pense encore que mon interlocuteur devait être un agent au service de l’ennemi à la recherche de ces deux parachutistes anglais. Je ne voulais pas dire absolument où ils étaient tombés, afin qu’ils ne soient pas faits prisonniers. Après cette entrevue, nous nous somme dirigés à l’endroit où l’avion s’était écrasé. Nous avons eu une terrible vision qui s’offrait à nous. La carlingue et les moteurs de l’appareil étaient pulvérisés. Les débris jonchaient tout autour de ce coin de bois qui avait pris feu par les explosions. Il restait la queue du fuselage en très mauvais état.
- La veille, soit le jour de la chute, les troupes d’occupation allemandes avaient récupérées les corps des deux morts vers la ville de Périgueux où ils étaient en garnison. A notre retour au foyer, nous racontons à nos parents les péripéties de notre après-midi, surtout la discussion avec cet homme inconnu et suspect qui nous avait interrogés. Avec mon père, nous sommes allés voir Monsieur Tanneux, maire de la commune de Champcevinel pendant plus de 30 ans. C’était un homme très cultivé, avenant, rentier de son état, qui faisait parti de la Résistance.
- Monsieur le maire m’a écouté et m’a dit que j’avais bien agit dans la prudence et m’a réconforté en me disant de ne pas m’inquiéter, ouf… ! Ces deux aviateurs ont été enterrés au carré militaire du cimetière du Nord à Périgueux.
- Une plaque commémorative est apposée au monument aux morts au bourg de la commune de Champcevinel avec l’inscription suivante :

"A la mémoire de l’équipage du Mosquito de la Royal Air Force tombé à Borie Bru le 5 août 1944.
WRAIGHT - A.E. FLYNG Officier pilote
WILSON - J.C. FLIGHT Sergent navigateur
- Le 29 septembre 1991 a été inauguré la rue Wilson et Wraight au bourg de Champcevinel. A la suite de ces évènements, j’ai toujours eu une pensée émue pour ces jeunes aviateurs qui sont venus mourir en combattant sur notre sol de France pour nous libérer du joug de l’envahisseur nazie que nous subissions pendant quatre années.

- Autres renseignements connus sur cet épisode de la guerre
- Selon d’autres sources d’information, l’avion aurait été touché par la défense anti-aérienne allemande à Périgueux. Wraight le pilote, officier de réserve était âgé de 23 ans et habitait Souhampton. Wilson, sous-officier de réserve, originaire de Manchester avait 28 ans. Ils avaient décollé de la base de Predannack, une base du sud-ouest de l’Angleterre, mise en service en 1941 pour se défendre contre les raids de la Luftwaffe. Ils appartenaient au 151° escadron de la Royal Air Force. Ils avaient pour mission la recherche de cibles ennemies.
- Ces deux aviateurs ont été d’abord inhumés au cimetière de Champcevinel puis au carré militaire du cimetière du Nord de Périgueux. Ils reposent au carré 9 tombe 1 et 2.
- S’agissant de la personne qui a interrogé les deux gamins sur les bords de la route d’Agonac, il s’agit certainement d’une personne de la Gestapo. Quatorze jours après, Périgueux était libéré...

cimetière du nord

Notre photo : Sépulture des deux aviateurs au cimetière du Nord à Périgueux
- Lire aussi crash d’un avion sur Borie Bru sur ce lien

CHAMPCEVINEL - 5 août 1944 dans le ciel de Champcevinel - © BERNARD PECCABIN

20 novembre 2014

PASSAGE DU GR 36 SUR LA COMMUNE DE CHAMPCEVINEL

GR 36 (signatlétique)

- Le chemin de grande randonnée 36 (GR 36 Manche-Méditerranée) rentre dans la commune par la voie romaine qu’il traverse, pour rejoindre le château de Vignéras, où il dessine un méandre. Mais une de ses variantes, pénètre plus au Nord près de Missounet, venant de l’abbaye de Merlande, pour rejoindre Vignéras ou ce sentier ne fait plus qu’un. Son itinéraire descend sur la RD 3 "aux Granges", emprunte la rive gauche du ruisselet le Foncrose. Le GR 36 serpente à travers la côte Durand, passe devant le club hippique de Borie-Petit, traverse le village. Il utilise la route pour gagner la voie la plus au Nord de La Grange, puis Fosse Rouge et passe aux Cailloux, pour traverser la RD 8 et quitter la commune pour se retrouver à Trélissac.

le GR 36

Notre photo : la carte du GR 36 sur la commune de Champcevinel. Les pointillés jaunes matérialisent les limites Ouest et Est de la commune. En rouge le tracé du GR avec point d’entrée et de sortie.
NDLR : le GR est matérialisé sur le terrain par deux bandes horizontales de couleur blanche et rouge (photo en haut à gauche)

CHAMPCEVINEL - LE GR 36 - © BERNARD PECCABIN

18 novembre 2014

FORGERON-MARECHAL FERRANT : UN VIEUX METIER A CHAMPCEVINEL

- Autrefois, pas de village sans forge, sans maréchal-ferrant et sans le bruit familier du marteau frappant en cadence sur l’enclume… Personnage central et reconnu de la vie villageoise traditionnelle, il est un peu vétérinaire… et arracheur de dents à ses temps perdus !
NDLR : cette publication est une suite à la vie dans la commune à la Libération

Le maréchal-ferrant et son atelier, autrefois
- Le perfectionnement de l’agriculture, le développement de la culture attelée et l’essor du cheval dans les transports font la fortune du maréchal-ferrant. C’est lui qui ferre les chevaux, les mules et les vaches, fabrique et répare les versoirs et les pièces en fer des charrues, des attelages, tout l’outillage à main nécessaire aux travaux des champs et les outils des artisans du village. Il forge aussi les objets de la vie domestique, en particulier ceux qui servent à la cuisine dans l’âtre : crémaillères, landiers, trépieds et grils…
- Une enseigne, le bouquet de la Saint-Eloi, ou une enclume signale la présence de la forge. Dans l’atelier aux murs noircis de fumée, le foyer et son grand soufflet, l’enclume, la cuve pleine d’eau pour refroidir le fer incandescent occupent la plus grande partie de l’espace.
- Au-dessus de l’établi appuyé contre un mur sont accrochés des outils et des fers de formes diverses. Le trémail, bâti en bois et en fer où l’on sangle les bœufs à ferrer, est souvent installé à côté de son atelier.
- Le maréchal-ferrant n’est pas un homme riche. C’est le troc qui prévaut : le meunier le paie en farine, le fermier en volailles, légumes ou bois de chauffage, d’autres encore troquent leur travail contre celui du maréchal… S’il y a un paiement en numéraire, il se fait deux fois par an, à la Saint-Eloi ou à Noël…
- Le maréchal porte en général un tablier de cuir à poche, retenu sur les cuisses par des courroies et des boucles de métal en forme de cheval. On reconnaît le maréchal compagnon du Tour de France à ses boucles d’oreilles : elles comportent des breloques en forme de fer à cheval.

Besse forgeron de la commune

(NDLR) Michel Besse, fils du maréchal de Champcevinel a été le dernier forgeron-maréchal ferrant de la commune lors du siècle dernier. A 14 ans, il a débuté auprès de son père et a fermé sa forge qu’il tenait à Sept Fonts (route de Paris) en septembre 1992. Après la disparition des chevaux de trait, il a continué en réparant charrues, pointerolles, grilles, chaînes, pièces de faucheuses et de tondeuses de l’ère moderne. C’était aussi l’époque où l’on ferrait les chevaux issus des clubs hippiques (l’Etrier à Borie-Petit, Péricheval à Foncrose, etc…). Il constitue une des dernières figures de la profession au sein de la commune, qui du stade rural est passée à celui du résidentiel.
Notre photo ci-dessus : Michel Besse dans sa forge à Sept Fonts en 1992 (photo archives sud-ouest)
Un artisan important
- Cet artisan travaille tôt le matin et tard le soir. Sûr de lui et expert écouté, le maréchal est aussi vétérinaire, dentiste et guérisseur. Distinct du maréchal, le forgeron est l’incarnation de la force physique, détenteur des techniques du feu. Il reste un personnage puissant. En témoigne la légende de la Saint-Eloi, patron des forgerons, qui aurait écrit sur son enseigne "Eloi maître des maîtres".
L’âme des villages d’autrefois
- La multiplicité de ses activités, ses talents pour réparer les instruments ou soigner tous les animaux de traits font du forgeron le personnage clé de la vie des villages d’autrefois. Lorsque la mécanisation intervient, il répare les premiers tracteurs tout en continuant à ferrer les chevaux, puis il disparaît avec eux. Aujourd’hui, il subsiste des maréchaux-ferrants ambulants, pour les clubs hippiques. On ne leur amène plus les chevaux, ce sont eux qui viennent les ferrer
La fabrication des fers
- La fabrication des fers est faite en série, en général en hiver. Le maréchal-ferrant part d’une barre de métal coupée à la bonne dimension et le fait chauffer à blanc pour la cintrer. Il l’a maintient d’une main sur l’enclume avec les tenailles et la frappe de l’autre main à la masse. S’il a un apprenti, il frappe en alternance avec lui. On frappe les deux faces, puis on perce les trous pour les clous (huit pour un fer à cheval, six pour un fer à âne), toujours à chaud. La qualité du travail s’entend au son : si le son que rend le fer lorsqu’on le frappe sur du métal est clair mais bref, l’acier est trop dur ; s’il est clair mais long, le fer est parfait ; s’il est fêlé, il y a un défaut dans le métal.
Les poses de fer à cheval
- Pour le ferrage d’un cheval ou d’un âne, le propriétaire ou l’apprenti du maréchal tient ployée la jambe de l’animal, avec le sabot face au ciel. Si le cheval est difficile, on le maintient avec un tord-nez, c'est-à-dire une boucle de ficelle qui enserre les naseaux du cheval au bout d’un bâton : il ne peut plus bouger sans être gêné. Ensuite le maréchal déferre la bête avec le dérivoir pour arracher les clous et avec la tricoise pour enlever l’ancien fer. Il pare le pied avec le rogne-pied, c'est-à-dire qu’il taille la corne qui a poussé. Il pose le fer rougi, en le poussant avec la tricoise de la pince vers le talon. Il cloue le fer avec la mailloche. Des trous sont laissés libres dans le fer, pour y ajouter des crampons l’hiver en cas de verglas : cette astuce permet au cheval d’avancer plus facilement sur les routes enneigées. Puis il rabat la tête des clous et râpe les aspérités. Il faut savoir que les chevaux sont ferrés deux à trois fois par an, ce qui est un minimum, la corne poussant d’un centimètre par mois.
- Quand ils sont utilisés comme animaux de trait, les vaches et les bœufs subissent le même sort. Leurs fers ne sont pas en U, mais sont des semelles métalliques rondes et plates, fixées par cinq clous.

maréchalerie

Ci-dessus : une maréchalerie telle que l’on pouvait la voir autrefois. Il ne manque que le trémail. (photo Pierre Gomez)
NDLR : On raconte que les fers à cheval trouvés au hasard des chemins sont porte-bonheur. Placés à l’entrée des maisons, dans le lit conjugal ou sous les nids de poules, ils sont censés guérir la stérilité, protéger de la foudre et même des rages de dents !

CHAMPCEVINEL - LE MARECHAL FERRANT - © BERNARD PECCABIN

13 novembre 2014

LA VIE DANS LA COMMUNE A LA LIBERATION

Travaux des champs
Au début du XX° siècle, l’agriculture ne s’est pas encore spécialisée. Chaque ferme fait de tout : des céréales, de la vigne, des vaches, des brebis, des volailles, parfois des chèvres… Attelés à la charrette, les chevaux servent de moyen de locomotion, et attelés à la charrue, d’outil de labour. Mères et filles s’occupent de la basse cour, de la traite du lait et des menus travaux occupant les soirées : tri des haricots, des châtaignes, ou petits pois à écosser… Pères et fils se chargent des travaux lourds, dans les champs aidés selon la saison et la taille de l’exploitation par des voisins.

andaineuse ou rateleuse

Journée de l’agriculteur
La journée se fait au rythme du soleil. On se lève tôt en été, tard en hiver et on se couche peu après la nuit tombée. Pas question de brûler de la lumière tous les jours, ça coûte. En été par exemple, on prend une boisson chaude au lever, vers 5h30, avant de s’occuper des animaux de la ferme et de leur donner à boire et à manger. Un travail auquel on n’échappe pas , à accomplir tous les jours de la semaine, toute l’année et par tous les temps. Ceux qu’il faut traire (vaches, chèvres, brebis) le sont vers 6h00. Vers 9h30, nouveau petit-déjeuner (casse croûte) plus consistant celui-ci : du pain, du fromage, des rillettes, du jambon, des pommes… le tout arrosé d’un petit coup de rouge. Puis départ pour les travaux des champs  avec une musette et un tonnelet individuel pour la boisson. Retour à midi, pour le déjeuner, suivi parfois d’une petite sieste. Puis les hommes repartent vers les champs. En fin d’après-midi, ils doivent s’occuper des bêtes, les traire, leur donner à boire et à manger, les rentrer pour la nuit pour celles que l’on avait mis au vert… des tâches qu’ils partagent avec les femmes de la maison. Le dîner clôture la journée. Il est suivi d’une veillée plus ou moins longue en fonction de la saison et rassemblant parfois les voisins. Les villageois sont comme une grande famille où tout le monde se connaît et s’entraide, même s’il y a des tiraillements de-ci de-là.

charrette de foin

Quand le temps est mauvais et qu’il n’est pas possible d’aller dans les champs, le cultivateur reste chez lui et bricole ou répare ses outils. Y compris les premières machines agricoles, parce que c’est encore simple. L’art de la mécanique, c’est à cette époque le fil de fer et le marteau. La plupart des outils se transmettent de père en fils.
Trois générations sous le même toit de la ferme
Dans les fermes, les exploitants et les métayers vivaient sous le même toit avec leurs beaux-parents, mais aussi avec le pépé et la mémé. On produisait tout. Il n’y avait jamais de repos, jamais de dimanche, sauf pour aller à la messe ou pour recevoir la famille. Vers 1950, la situation a quelque peu évolué avec l’élevage des volailles que l’on pouvait vendre au marché.
Le métayer
C’est celui qui partage à demi les récoltes avec le propriétaire de l’exploitation. Paysan pauvre et sans terres, il n’a que ses bras et son courage à offrir. Son statut précaire ne l’incite guère à faire évoluer le domaine. Dans la commune, nombreux étaient les métayers, en particulier autour de Borie-Petit.

Un métayer n’aurait pas volé une épingle à une voisine, ni gardé le moindre objet emprunté sans le rendre. Néanmoins, tous leurs principes étaient oubliés lorsqu’il fallait donner au propriétaire la moitié des récoltes. S’il y avait soixante sacs de noix, le métayer en déclarait quarante, les sacs détournés allaient sans doute leur permettre de passer un moins mauvais hiver.
Les batteuses
Lorsqu’elles arrivent au 20° siècle, ces énormes machines impressionnantes passent alors de ferme en ferme pour battre les gerbes qu’on y a rassemblées. Pour une petite ferme, la batteuse travaille une journée ou une demi-journée seulement, mais il faut là encore beaucoup de monde pour aider. Il faut une vingtaine d’hommes : deux installés en haut de la machine qui y enfournent les gerbes que d’autres leur tendent, d’autres pour ligoter la paille, les plus costauds enfin pour lier les sacs de blé (50 kg minimum) et les monter au grenier. Tout cela dans un bruit de moteur à vapeur et dans une nuée de poussière de paille. Rien n’est perdu ! La paille séchée sert de litière aux animaux l’hiver et les balles (coques de épis) sont données aux lapins. Ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale qu’apparaissent dans les exploitations petites et moyennes les moissonneuses-batteuses : faucheuses, lieuses et batteuses à la fois.

Le vendangeur
La commune a occupé beaucoup de son temps à travailler la vigne. C’est tout le village qui pouvait ainsi autrefois aider aux vendanges. Car quand il faut vendanger, tout le monde s’y met, le propriétaire, la maîtresse de maison, les grands-parents, les enfants. Si la vigne est plus étendue, on fait appel aux amis, aux voisins, aux cousins, auxquels on rend parfois la pareille le moment venu. Sur place, dans les vignes, le travail se répartit entre coupeurs, hotteurs et pressureurs.
Les coupeurs font tomber les grappes dans un panier à l’aide du sécateur. Ce travail est réservé aux plus âgés, aux femmes et aux enfants, car il ne demande guère de forces. Il est pourtant fatigant car mené accroupi, dos courbé, genoux pliés, rangée après rangée, d’un cep à l’autre…

Le portage des hottes reste un travail d’hommes. Le préposé déverse le contenu dans une charrette placée à l’extrémité du champ. La charrette va jusqu’au pressoir ensuite pour déverser le contenu.
Le foulage du raisin est remplacé par le pressoir en bois avec son pas de vis. Plusieurs hommes se relaient à la barre pour tourner le pressoir.
Le repas des vendanges est toujours bien arrosé. Puisqu’on a des vignes, on a du vin ! Le dîner offre à tous une soupe et un plat copieux. De préférence du porc, pot au feu, ragoût, civet de lapin, volailles et des tartes de toutes sortes. Jusqu’à 1930, il était suivi d’un petit bal…

vendanges à champcevinel

La vigne, un dur labeur
C’est vers 1880 que les vignes bien alignées sur fil de fer font place aux plantations anarchiques d’antan. Après les travaux de taille, le vigneron donne fin mars début avril, un premier labour (travail fait à la main ou avec un cheval et charrue selon le contexte). Ce travail est pénible s’il est fait à la houe. En trois semaines, le paysan pioche deux hectares de vigne, aère la terre et détruit les mauvaises herbes. Début mai, il renforce les piquets et tend les fils de fer. Un second labour est donné, plus léger que celui de mars et qui se termine en mai. Après la floraison de la vigne, on rebine la vigne par un troisième labour où l’on retire toutes les mauvaises herbes. (Notre photo : des anciens de Champcevinel de retour de vendanges aux Brousses dans les années 50).
Le bouilleur ambulant
Le distillateur ambulant commence sa saison vers septembre et la termine en mai. Il installe son alambic près d’un point d’eau, parfois au centre bourg ou à l’écart des villages. Le bouilleur de cru trouve le gîte, le couvert et le bois de chauffe dont il a besoin. Les paysans ou producteurs apportent leur marc par charretées ainsi que les fruits fermentés. La rémunération s’effectue au litre. L’eau de vie produite est destinée à l’usage domestique, à la consommation de la famille, voire aux soins du bétail. Une loi fixe les droits de distillation. En 1948, il existait à Champcevinel des ateliers de distallation à Boisset, aux Mazades, Borie-Petit, Puyfaucon, Réjaillac, La Grange, la Lac, Jarrijoux, Penlèbre et Coutures.

Le marchand de peaux de lapins
C’est un petit métier qui a vécu jusqu’en 1970. Dans le village, on entendait un cri : "peaux de lapins, peaux de lapins, peaux !" Le marchand passait à pied ou en vélo avec un sac ou un bâton pour accrocher les peaux qu’il achetait en 1960 pour 0,10 f ou 0,15 F.  On sortait dans la rue pour lui faire signe. Il rentrait, soupesait les peaux, discutait et payait le prix sur lequel on s’était mis d’accord. Ces peaux étaient revendues ensuite chez les tanneurs et fourreurs locaux.

Claude Rebière

Le cantonnier
Autrefois ils n’existaient pas, puisque les routes étaient entretenues par le système de la corvée. Chaque travailleur devant alors y consacrer quelques jours par an. Par la suite et après la Révolution, les communes embauchent des employés municipaux. Le cantonnier entretient les voies en fonction de la saison : l’hiver, il faut déneiger, au printemps réparer les dégâts du gel et nettoyer les fossés, l’été faucher les bords, l’automne ramasser les feuilles mortes. L’étendue de la commune et le nombre de chemins et de routes nécessitaient  cet emploi. Le cantonnier pouvait aussi dresser des procès-verbaux aux pêcheurs illégaux ou à certains contrevenants. Il était aussi chargé de nettoyer la place du village, le cimetière, les abords des points d’eau communaux, faire payer les taxes dues à la mairie par certains propriétaires. (Notre photo : Claude Rebière ancien cantonnier de la commune)
Le croque mort
Cette fonction était effectuée par un membre du conseil municipal ou par le cantonnier. Lorsqu’il y avait un enterrement, le cercueil était fabriqué par Monsieur Sudret, le menuisier de la commune. On allait alors chercher le corbillard qui stationnait sous un hangar sur la place du village. Les enfants s’y amusaient souvent, s’en était ainsi.... On attelait le cheval de chez Bargain, et le cercueil était convoyé vers la maison du défunt, souvent avec des enfants installés dessus à l’aller, car les amusements et les distractions pour eux ne faisaient pas légion dans la commune. Au retour, le corbillard se dirigeait vers l’église et la cérémonie funèbre était souvent clôturée par un repas chez la famille de la personne décédée.

la châtaigne

La châtaigne
On a longtemps appelé le châtaignier l’arbre à pain, parce qu’il pousse sur les terres arides et que son fruit tient au corps, c'est-à-dire qu’il a une valeur nutritive équivalente à celle des céréales. Avec la pomme de terre, il constitue longtemps la nourriture de base des paysans et Champcevinel n’a pas échappé à la règle. Si bien que l’on retrouve ce fruit sur le blason de la commune, car c’est lui qui a sauvé la population locale de la famine sous l’Ancien Régime.
Les_anciens_habitants_du_bourg_de_Champcevinel (cliquez sur ce PDF)

CHAMPCEVINEL - LA VIE DANS LA COMMUNE - © BERNARD PECCABIN

9 novembre 2014

LE MARECHAL DE CHAMPCEVINEL

- De cette personne, il reste des vestiges dans la commune comme le restaurant et la rue de la forge, par exemple. Et oui, Marcel Besse, pour ceux qui l’ont connu était un personnage atypique. On l’appelait "Le Maréchal", puisqu’en vérité, il avait été le maréchal-ferrant et le forgeron de la commune.

La Forge à Champcevinel
- Marcel et Eva Besse tenaient le restaurant "Au bon accueil". Jouxtant le restaurant, se trouvait la forge et le tramail pour ferrer chevaux, ânes, mulets, bœufs de trait et vaches.
- C’est en 1930, que Marcel Besse (Célou pour les intimes) aménagea dans la commune de Champcevinel, pour remplacer l’ancien forgeron qui fermait boutique. La commune comptait alors 600 habitants, de nombreux agriculteurs et métayers qui venaient faire réparer et aiguiser les socs de charrue, les brabants, les tranches et tout l’outillage pour travailler la terre.
- Aujourd’hui et à cet emplacement, on trouve le restaurant "La Forge", bien connu de tous les habitants de la commune et héritier de ce passé.
QUI EST LE MARECHAL DE CHAMPCEVINEL ?

Marcelou
- Lors de sa retraite vers 1971-1972 on avait l’habitude de croiser souvent le personnage à travers la campagne, tenant un bâton à la main. C’était avant tout un épicurien. En promenade, il s’arrêtait souvent, scrutant la nature, le ciel, se promenant un certain temps avec son épagneul breton, qui constituait son fidèle compagnon.

- Né en 1906 à Capelot (lieu-dit & passage à niveau) de la commune de Sainte-Marie de Chignac, il était le fils d’un chef d’équipe SNCF de la ligne la Cave-Marsac/Lisle-Ribérac et d’une mère garde barrière. Son enfance il la vivra au rythme des mutations de ses parents. Après Sainte-Marie de Chignac, il rejoindra la barrière des Reyssoux à La Chapelle-Gonaguet. C’est aussi là qu’il fera ses premiers pas à l’école, mais c’est là aussi qu’il verra pendant la première guerre passer les wagons chargés de mutilés dont certains membres passaient par la fenêtre. Une époque et une vie difficile avec un père parti au front et une mère désormais seule pour élever ses cinq enfants.
L’APPRENTISSAGE
- A la fin de la guerre, son père a le bonheur de rentrer et retrouve sa famille. Marcel a douze ans et c’est déjà l’époque où ses parents pressent le fiston pour aller travailler. Son père décide de le faire rentrer comme cheminot, mais l’enfant refuse, demande de quitter l’école pour devenir forgeron.

- Sitôt dit, le petit Besse se retrouve chez le forgeron de Mensignac pour débuter sa formation. Mais devant un patron dur, exigeant et sévère, il s’échappe de l’atelier et rentre chez lui, ne voulant surtout pas revoir son patron colérique et difficile à vivre. Pour son père, pas question de renoncer et c’est d’une façon pressante et à coups de pieds au derrière, qu’il se trouva à nouveau devant celui qui allait désormais le former pour la vie.
- A l’âge de seize ans, Marcel Besse est apte au métier de forgeron. L’apprentissage étant terminé, il rejoint Lisle et débute dans la corporation comme ouvrier. Six mois après, il reprend son bâton pour rejoindre avec son baluchon la ville d’Angoulême. Désirant se perfectionner et étant seul, il rejoint les Compagnons du Tour de France des Devoirs. Il travaille dans les forges de la campagne charentaise, mais aussi dans une d’elle située route de Bordeaux à Angoulême, où il se perfectionne dans la maréchalerie.

LE SERVICE MILITAIRE
- C’est là aussi qu’il reçoit son ordre d’appel pour partir faire son service militaire. Appelé au 2° Régiment de Chasseurs d’Afrique, il embarque à Port-Vendres et rejoint la ville de Mascara en Algérie où se trouve son unité. Il vivra de nombreux souvenirs en Algérie et plus particulièrement à l’infirmerie vétérinaire du régiment où il participait aux soins des 180 chevaux, mais aussi et surtout à ferrer les équidés à côté de la grande écurie régimentaire. Il gagnera toute l’estime de ses supérieurs de par son remarquable travail sur les bêtes. Il restera 24 mois en Afrique du Nord sans revenir au pays, participant à la pacification de la région avec les campagnes de Sidi Bel Abbès, Aïn Sefra et jusqu’à Colomb Béchar…

LA MERE DES COMPAGNONS
- De retour au pays, il se retrouve seul, son père et sa mère étant décédés pendant qu’il effectuait son service en AFN. Sans le sou, sans abri, sans parents, n’ayant que son bâton et son baluchon, il vit un terrible épisode de sa jeunesse. Il se décide alors de rejoindre les Compagnons et d’aller chez la Mère à Tours. Cette ville possédait à cette époque une solide équipe. La Mère* était en principe aubergiste et conseillait tous les compagnons qui portaient un surnom, en l’occurrence celui de leur région d’origine. C’est ainsi que Marcel Besse devint "Périgord" au sein des Compagnons.

(*) Bien sûr, les Mères sont toujours présentes dans le compagnonnage. Cette personne doit être l’épouse d’un Compagnon et avant de devenir Mère elle aura été "Dame-Hôtesse". Son rôle n’est plus celui qu’elle pouvait avoir il y a quelques dizaines années où cette personne était généralement aubergiste. Aujourd’hui, son rôle est surtout d’être à l’écoute des Jeunes, ce qui permet de régler bien des problèmes auxquels les Compagnons ne sont pas forcément sensibles.
EN TOURRAINE
- Dans cette Tourraine agricole, Marcel Besse vivra de bons moments, d’autant plus que la région était truffée de châteaux et de grandes propriétés où les chevaux de trait donnaient un travail conséquent aux forgerons tout comme au maréchal ferrant qu’il était devenu. Il rejoindra à pied le château de la Commanderie à Limeray (37) où il rencontrera des anciens officiers de l’armée. Puis muni de sa boucle d’oreille (signe du compagnon du devoir), il ira à Château du Loir (72), Villedieu le Château (41) et bien d’autres endroits pour gagner sa croute et vivre ainsi… Quand il en avait assez d’une forge où que son patron l’ennuyait, il allait ailleurs car le travail ne manquait nulle part. Il se plaisait à raconter qu’au patron il disait : "Patron, vous avez votre fond de commerce, mais moi j’en ai 500 qui m’attendent ailleurs ! Puisque mes services ne vous vont plus, payez mes journées effectuées chez vous, je pars bosser ailleurs…"
EN CHARENTE
- Ailleurs sera ensuite le retour en Charente avec les Compagnons. Il ira à Fouquebrune, Ronsenac, Montignac le Coq, le Pontaroux, Villebois la Valette puis à La Borie de Ribérac, terme de son périple au sein de cette corporation. Une corporation qui avait son importance, car à cette époque, être compagnon constituait une plus value pour avoir place et travail.

A SON COMPTE A CHAMPCEVINEL

Eva Besse

- En 1929 il épouse à Ribérac Eva (notre photo ci-contre) et s’installe à Champcevinel, juste après avoir travaillé chez Lasserre à Périgueux en qualité on s’en doute, de forgeron. Eva Besse son épouse était native de Saint-Pierre de Chignac et travaillait dans la couture. Elle possédait d’ailleurs un atelier de confection à Ribérac avec du personnel, lorsque Marcel la rencontra. Mais comme Eva était aussi fine cuisinière, elle exercera à la fois la couture et celui de restaurateur, pendant que Marcel son époux s’occupera à forger des outils et à ferrer les bêtes de la commune et de sa périphérie.
- De cette union naîtront cinq enfants qui ont tous fréquenté les bancs de l’école de la commune. C’est ainsi aussi que de fil en aiguille, notre forgeron maréchal est devenu le maréchal de Champcevinel. Un homme qui aimait la chasse et chercher des champignons(*), un homme qui aimait raconter son passé laborieux, ses 24 années au conseil municipal, soit une vie bien remplie et qui au cours de sa retraite aimait casser la croute au restaurant Commery, devenu la Forge ! (tout simplement parce qu’il y avait été forgeron)
(*) Il était un des plus illustres chercheurs de champignons. Il connaissait tous les coins et disait en rigolant qu’il n’était pas prêt à vendre son fond. C’est très tôt qu’il se trouvait dans les bois et si quelqu’un le suivait, il faisait demi-tour et rentrait à la maison, histoire de ne pas divulguer ses emplacements.
- Toujours est-il que dans cette commune il vivra de beaux souvenirs mais aussi les heures sombres de 39/45, où les nazis un jour débarquèrent au village, amenant tous les hommes contre le mur de l’église, les menaçant de les abattre. Des fouilles eurent lieu au bourg pour rechercher d’éventuels résistants, puis après de longues heures d’incertitudes et de menaces, les allemands partirent ailleurs sans faire de victimes…

le chabrol du maréchal

 Le chabrol du Maréchal, une tradition qui comptait beaucoup dans la vie de ce personnage

- Pour lui, la fin de sa vie active constituera un petit calvaire. Puis dans les années 1970, son âge lui fera quitter sa vigne qui lui assurait quatre barriques de vin, sa terre qu’il cultivait aux Sermonces plus par distraction que par nécessité. Il y passait de nombreuses heures là-bas dans sa cabane, une sorte d’abri de jardin où il s’y reposait pour être près de la nature et des bois de son ami Bébert Dupuy, qui résidait aux Bouboux, à quelques centaines de mètres de là.
- Voir l’exode des agriculteurs jusqu’à leur disparition, assister à l’arrivée des tracteurs, accélérait sa nostalgie sur ce passé pour lequel il était heureux d’avoir transmis son savoir faire à son fils Michel, qui assurait la ferronnerie et la maréchalerie dans son atelier au bord de la route de Paris, mais plus dans les mêmes conditions techniques… Assurément une page venait de se tourner… La fin de la forge sonnait avec la fin des petites propriétés agricoles et comme déjà dit l’arrivée des tracteurs. Son fils Michel, prendra le relais pour forger les socs des grosses charrues et les outils des entreprises de travaux publics, mais avec un matériel adapté où la soudure et le chalumeau devenaient des pièces maîtresses de cette activité.
NDLR : Renseignements recueillis sur un enregistrement de Radio Périgord* (octobre 1986), pour l’émission "Destination 24". (*) devenue radio France Bleu Périgord aujourd'hui...

CHAMPCEVINEL - LE MARECHAL DE CHAMPCEVINEL - © BERNARD PECCABIN
(lire le métier de maréchal-ferrant, prochainement sur ce blog)

4 novembre 2014

MADELEINE BRETOU

 Madeleine Bretou : (Source : Champcevinel le chemin parcouru de Christiane Piboyeu)

- Pendant plus de 50 ans, elle a consacré son activité à s’occuper des enfants de la commune, en leur servant dès les années 1930, une soupe chaude en hiver, puis à compter de 1944, un repas complet tous les jours de classe.
- Madeleine Bretou, une vieille dame charmante, alerte et menue, à l’œil brun encore vif, avoue avec fierté bien légitime ses 86 ans* Elle nous parle de ses trois enfants, neuf petits-enfants et douze arrière petits enfants, dont l’aîné a déjà 22 ans*.
(*) (livre écrit en 1992).

Mme Bretou

- En 1928, avec son mari, elle prend la suite du café restaurant tenu autrefois par "Julou", au sujet duquel elle nous glisse une anecdote… Celui-ci organisait en son temps les bals du dimanche et à l’occasion d’une grande messe, des petits objets religieux avaient été distribués aux fidèles. Exceptionnellement Julou assistait à l’office. Au cours du sermon, Monsieur le curé se met à exhorter les jeunes de s’abstenir d’aller danser durant les périodes de certaines fêtes religieuses. Il ajoute même que le bal n’est pas une saine distraction. Toujours est-il que lorsque notre Julou entend ces paroles proférées sur un ton comminatoire, il jette rageusement la statuette qui se brise à la consternation de l’assistance atterrée par tant d’audace…
- Mme Bretou ne se souvient pas de la suite qui fut donnée à l’incident, mais on en parla toute la semaine qui suivit… Au cours de la conversation, elle cite avec beaucoup de respect le nom des quatre maires dont elle a connu les mandats : M. le baron de Chasteigner, Monsieur Tanneux, Monsieur Simonet et Monsieur Bernardin.
- "Tous très bien, dit-elle, très droits…"
- Toutefois elle avoue avoir eu quelques mots avec l’un d’eux qui, selon elle, ne mettait pas assez d’empressement à la réalisation de la cantine scolaire qui était toujours à l’état de projet.
- Elle l’eut enfin sa cantine, en 1944. Pour faciliter la chose, elle mit sa grande salle à la disposition de la municipalité et fut bientôt en mesure d’offrir aux écoliers, de vrais repas pendant la période scolaire.
- Bientôt, à l’exploitation du restaurant, se cumula celle du débit de tabac, et plus tard, elle géra la cabine téléphonique. Notre ancienne amie prétend n’avoir servi que des enfants sages qu’elle récompensait en leur distribuant des bonbons qui étaient à la vente avec le tabac et elle admet volontiers qu’en procédant ainsi, sa marge bénéficiaire sur la confiserie était plus que réduite.
- En fait, elle a donné beaucoup d’elle-même et de son temps à deux générations de Champcevinellois qui lui ont gardé de la gratitude.
- Madame Bretou reconnaît qu’elle ne s’est jamais enrichie mais qu’elle a tenté de dispenser un peu plus de bien être à tous ces gosses… et si on en juge par l’affection respectueuse que lui témoigne une grande partie des habitants du village, elle a pleinement réussi… Depuis, l’école de la commune porte son nom et cela est amplement mérité.

CHAMPCEVINEL - MADELEINE BRETOU - © BERNARD PECCABIN

30 octobre 2014

TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (6° partie)

Prix cycliste des fêtes de la Saint-Marc : La course a été une tradition bien présente, surtout après la libération. Les premiers prix cyclistes étaient organisés par le restaurant "Au bon accueil" d’où les coureurs partaient. Selon les époques le peloton se dirigeait vers Beausoleil, Penlèbre, Les Mazades et retour par la rue Paul Mazy, Barbe et le bourg. Parfois les coureurs descendaient par le Lac, la Combe pour revenir par la côte Durand (près de Borie-Petit). Les derniers prix cyclistes, eux se sont disputés depuis la rue Aragon, rue Louis Pergaud et retour par la rue du Majoral Fournier. Dans les années 50, un prix du Pouyaud se déroulait de ce lieu-dit et jusqu’aux Piles, où on tournait autour d’un baril, pour revenir vers le départ.

Lili Besse lors du Prix cycliste en

 

Eliane Condaminas lors du prix cycliste en 1972

Notre photo : En 1958, victoire de Jacques Suertegaray (CC Belvès) qui se voit remettre la gerbe par Lili Besse, devant le commerce de ses parents. - (photo noir et blanc)
- En 1970, Gérard Darrin (CC Périgourdin) devient le lauréat et se voit fleurir par Eliane Condaminas. - (photo couleur)

Liens sur le cyclisme à Champcevinel :
- Palmarès du Prix cycliste de la commune de Champcevinel

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS (6° et dernière partie) - © BERNARD PECCABIN

29 octobre 2014

TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (5° partie)

  

garder les moutons

L’occupation des enfants : Avant d’aller à l’école, il n’était pas rare de garder les moutons. Puis il fallait aller à l’école avec des sabots aux pieds et en passant par le plus court et bien souvent par des sentiers à travers bois. La vie était réglée sur l’heure solaire. La classe comptait près de 45 élèves du cours préparatoire au cours fin d’études (7 à 13 ans). Le repas était pris sous le préau. L’élève qui avait emporté sa gamelle avec des tailles de pain, avait l’avantage de se voir tremper la soupe. Le reste du repas consistait en sandwiches aux rillettes ou à l’omelette froide. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)
La chandeleur : A cette occasion on faisait bénir un cierge que l’on allumait à la fête, dès qu’un orage commençait à gronder, ce qui devait avoir pour effet de conjurer la foudre. Dès que l’orage était terminé, on éteignait le cierge qui devait servir tout au long de l’été. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)
Le prêtre : De 1861 à 1901, l’abbé Fournier a eu la réputation d’être aussi un excellent guérisseur. Un habitant des Chabannes, oncle de M. Maligne fut guéri de la fièvre typhoïde au moyen d’une rate d’agneau placée sous ses pieds, avec recommandation de faire disparaître l’emplâtre à l’annonce de l’arrivée d’un médecin. Ce curé n’avait pas son pareil pour guérir les plaies rebelles, ulcères, etc… Il fut remplacé plus tard par l’abbé Mazeau qui d’une grande simplicité parlait patois et allait à la chasse comme les paysans du coin. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu) 

plantation des pins

 

Planter les pins : De tous temps, la plantation des pins a constitué une grande fête. Une époque où on allait chez tous les conseillers pour planter le pin, mais aussi pour boire ou casser la croute chez les élus, voire y faire un bon repas. Sur cette photo des années 50, on aperçoit un équipage de chevaux de trait sur la route des Brousses qui transporte quatre pins coupés certainement aux Sarthes ou à Vigier. Sur la charrette ci-dessus, on aperçoit le jeune Yves Besse et Yvan Deschant et bien d’autres personnes de la commune coiffés du traditionnel béret occitan. A gauche, on aperçoit la route castinée qui descend pour rejoindre celle d’Agonac via la Combe.

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS (5° partie) - © BERNARD PECCABIN (à suivre)

23 octobre 2014

TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (4° partie)

battageLe battage du blé : Il durait environ un mois sur la commune, réunissait à tour de rôle les habitants autour d’un gros repas, confectionné uniquement des produits de la ferme. L’on procédait à trois battages par jour et la batteuse tirée par des vaches, se déplaçait d’une propriété à l’autre. Chacun avait un rôle particulier : l’engrainage, la confection du pailler, le transport des sacs sur l’échine. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Vigne à Barbe

 Notre photo : Vigne de Paul Marquet près de Barbe (septembre 1996)
Les vendanges : Dans les vignes, qui constituaient une des premières ressources agricoles, se retrouvait une troupe d’environ vingt-cinq personnes composée d’une majorité de jeunes, famille, voisins et amis. Souvent les plaisanteries fusaient avec les rires et il n’était pas rare que quelque belle voix entonnât un refrain que tous reprenaient en chœur… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Travail de la vigne au Pouyaud

 Notre photo : Une vigne près du Pouyaud encore travaillée, mais aujourd’hui disparue (octobre 1996)

La mort : Lorsque l’ancêtre atteignait le port et quittait ce monde, on le parait de ses plus beaux vêtements, qui n’avaient servi que dans les grandes occasions, et allongé sur son lit funèbre, une bougie allumée en permanence sur la table de nuit, avec le brin de buis sur l’assiette remplie d’eau bénite, il recevait la visite des parents et des amis qui venaient se recueillir… Le mort ne restait jamais seul et la veillée funèbre se poursuivait une ou deux nuits, jusqu’à l’inhumation. Les voisins se relayaient auprès des membres de la famille et pour tenir éveillé, on buvait du café. Peu à peu le sujet de la conversation dérivait et s’écartait un peu du mort… C’était le menuisier du village qui fabriquait le cercueil. La levée du corps avait leu à la maison et le cortège funèbre précédé par le prêtre et deux enfants de chœur, dont l’un était chargé de la croix, l’autre de l’encensoir, faisaient parfois plusieurs kilomètres à pied jusqu’à l’église, puis au cimetière. Les cordons du poêle étaient tenus par quatre personnes, hommes ou femmes selon le cas. Le retour avait lieu également en cortège. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

 

Maxime Simonet

Les notables du village : C’était le maire, le curé et l’instituteur qui lui remplissait bien souvent le rôle du secrétaire de mairie. On connaissait de plus trois familles nobles sur la commune (de Chasteigner à Borie-Petit, du Cheyron à Borie-Bru et de Mallet à Vigneras). (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Notre photo : Maxime Simonet ancien maire de la commune (1945-1977)

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS (4° partie) - © BERNARD PECCABIN (à suivre)

20 octobre 2014

TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (3° partie)

 

Maxime Simonet officie à un mariage

 Le MariaRoger Malignege : Il consacrait la vie d’un nouveau couple, car à cette époque, le terme de concubinage était péjoratif. C’était une grande fête de famille qui durait plusieurs jours et se déroulait chez la jeune fille. Les arrangements, par contre avaient lieu chez le jeune homme. Le jour venu, le cortège quittait le domicile de la fiancée, précédé d’un accordéon, plus rarement d’un violon, et l’on se rendait à pied à la mairie puis à l’église. Il y avait à cette occasion un bal dans la salle du village décorée pour la circonstance et lorsque minuit sonnait, les nouveaux mariés, les "novios" s’échappaient pour aller passer leur nuit de noce en un lieu secret, connu seulement de quelques initiés. Ceux-ci, le moment venu, beaucoup plus tard, "vendaient la mèche" afin que les invités puissent apporter le tourin que les époux devaient déguster sous leurs regards amusés. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)
Notre photo : Maxime Simonet (maire de 1945 à début 1977) célèbre un mariage.
 A gauche, Roger Maligne secrétaire de mairie, assiste à un mariage

Les foires : A l’occasion des foires, on amenait le bétail à Négrondes ou Thiviers. A Vigneras, se trouvait un relais avec abreuvoir où s’arrêtaient les maquignons en blouse noire et chapeau de feutre. Le grand-père de M. Longueville, M. Faure accompagnait ces marchands de bestiaux qui rentraient de la foire avec leur portefeuille bien garni, afin de les protéger des brigands qui auraient été éventuellement alléchés par le produit des transactions. Un soir, sur le chemin du retour, son attention fut attirée par de faibles gémissements qui semblaient venir de l’anfractuosité d’un rocher qui bordait la route. Intrigué et s’étant rapproché, il découvrit une portée de louveteaux qu’il amena à la mairie, ce qui lui valut une récompense… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Le baron et les métayers : Le baron de Chasteigner était une figure très populaire de la commune. Très simple, il allait dblason de Louis de Chasteigner ancêtre du barone temps en temps casser la croûte chez ses métayers avec une frotte à l’ail au lard et un verre de rouge. Lorsqu’il se promenait en bordure des champs, il orientait ostensiblement son parapluie vers le sol, afin de détourner son regard et prouver qu’il se surveillait pas ses fermiers dans leur travail, mais qu’il leur faisait entièrement confiance… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)
Notre photo : Blason de Louis de Chasteigner, ancêtre du baron

L’énoisage : Il se pratiquait le samedi et se terminait par un repas sur le coup de minuit. Repas composé de grillons, de boudin, de cerneaux de noix, accompagnant la tourte et le vin blanc. Tout cela dans une ambiance joyeuse où les chants et les rires se succédaient. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

tuer le cochon

Le cochon : Lorsqu’une famille tuait son porc au cours de l’hiver, les voisins étaient invités à venir tremper le jimboura, la soupe traditionnelle où cuisent les boudins avec les légumes. Et chacun repartait avec sa soupière fumante, dans laquelle étaient disposés à l’avance des tailles de pain. On vous glissait discrètement sous le bras, enveloppé dans un morceau de papier, une portion de boudin chaud et odorant et si vous étiez parmi les intimes, une ou deux grillades. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS (3° partie) - © BERNARD PECCABIN (à suivre)

15 octobre 2014

TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (2° partie)

L’école : Sur la place du village se tenait l’école des filles et des garçons. Ne disposant pas de cour de récréation, les petits écoliers jouaient autour du puits sur la place du village, et le son de la cloche les ramenait sagement en rang pour reprendre les cahiers. Il semble que parfois, le maître d’école devait prolonger la sonnerie pour réunir tous les élèves qui s’étaient un peu trop égaillés. Les instituteurs de l’époque étaient Messieurs Bazinet (voir photo sur ce lien) et Duverneuil. La discipline était bien plus rigoureuse que de nos jours et les coups de baguette sur les doigts pleuvaient facilement. Il y avait seulement deux classes d’environ 20 élèves, où l’enseignement dispensé concernait les enfants de 5 à 12 ans. Pour faciliter la tâche du maître d’école, les plus grands prenaient en charge les plus jeunes, pour leur apprendre à lire. Le certificat d’études sanctionnait la fin de la scolarité vers l’âge de 12 ans. Seuls, quelques privilégiés pouvaient poursuivre leurs études, les autres restants au foyer pour s’occuper de leurs jeunes frères ou participer à l’exploitation de la ferme. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

école vers 1970

- L’école vers 1970 (lecture de gauche à droite)
- Premier rang : Cloarec, Lauseille, Parinet, X, X, X, Roubinet, Lagarde, X, Blandin, Ducouret et Gassert.
-
Deuxième rang : X, X, X, Réveillas, Lagarde, Fargeot, X, Dieuaide, X, Lagrange.

école vers 1971

- L’école garçons et filles vers 1971.
Au troisième rang (en haut) : Eric Dieuaide, Philippe Blandin et Thierry Réveillas
Deuxième rang (au centre) : Alain Ducouret, Hervé Blandin, Jean-Marc Trantanba, Jean-François Lauseille, Bernard Condaminas, René Parinet, Brigitte Cloarec, X, Martine Banizette, Patrice Ducouret, Patrick Condaminas.
Premier rang (en bas) : X, X, X, Marie Christine Blandin, Jean-Luc Cheron, Maryse Parinet, Maryline Lauseille, Monique Dieuaide, X, Maguy Henry, Patrick Cloarec, X.
- A compter de septembre 1967, l’école comprenait trois classes avec une seule direction. Les enseignants étaient Mme Dincq (1967), Mme Lascaux (1969), Mme Broit (1976) et Mme Granger (1980-92)

communion 1

La communion : Vers l’âge de 12 ans, avait lieu la communion solennelle qui regroupait la famille autour du communiant, tout raide dans son costume sur la manche duquel il arborait le brassard blanc à franges. Les filles qui ressemblaient à des petites mariées portaient sur la tête des couronnes de fleurs cueillies au jardin, qu’elles offraient au cours de l’office à la Vierge Marie. A cette occasion, petits et grands, vieux et jeunes, assistaient alors à la messe et aux vêpres qui avaient lieu en fin d’après-midi pour ne pas trop abréger le repas qui était généralement copieux et bien arrosé… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

communion

- La sortie des enfants de l’église Saint-Marc un jour de communion solennelle.
Pour les adultes : Il y avait le jeu de quilles sur la place mais aussi le bal du dimanche qui se déroulait "chez Julou". Celui-ci partait à pied avec sa canne et faisait le tour des familles dans les fermes pour les aviser que le bal se déroulerait après les vêpres. Les jeunes filles se rendaient au bal accompagnées de leurs mères, qui, assises sur les bancs qui entouraient la piste, suivaient d’un regard attendri les évolutions des danseurs et de leur progéniture en particulier… Il faut dire que pour venir danser, il leur arrivait de faire plusieurs kilomètres, souvent à travers bois… Chaussées de leurs sabots qui claquaient sur le sol glacé, elles trottaient avec entrain, éclairées par la lanterne qui se balançait… Elles apportaient avec elles les feutres qui glissaient si bien sur le parquet ciré de la salle de bal. Si par aventure, elles rencontraient des loups (M. Longueville précise que sa mère eût l’occasion de voir briller les prunelles phosphorescentes de l’un d’eux) elles retiraient leurs sabots de bois, qu’elles frappaient l’un contre l’autre, ce qui décontenançait l’animal, qui, généralement, restait à distance et finissait par s’éloigner. Dans le souvenir de nos amis, un seul loup aurait été aperçu vers le Clédier à l’occasion d’une messe de minuit qui réunissait pratiquement tout ce que le village comptait de personnes valides… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

bal salle des fêtes

- Bal dans la salle des fêtes (derrière l’église) dans les années 1975

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS (2° partie) - © BERNARD PECCABIN (à suivre)

10 octobre 2014

FÊTES ET TRADITIONS DU XIX° ET XX° SIECLE (1° partie)

 

fête de la Saint-Marc

 La Saint-Marc : Au 17° siècle, les maires et consuls de Périgueux, précédés de sergents en robes éclatantes, porteurs de la bannière aux armes de la communauté, défilaient dans le village et jusqu’à l’église où ils assistaient à la messe, et participaient ensuite au repas traditionnel. Cent ans plus tard, c’est le bal du village, lieu où se nouent des idylles qui tient la vedette.

bal au bon accueil

- Par décision du conseil municipal en date du 5 mars 1896, la fête est fixée au troisième dimanche de mai. De nos jours, les festivités commencent le samedi soir et se terminent le lundi. En dehors du bal pour jeunes et vieux, il se déroule diverses épreuves sportives pour petits et grands. L’après-midi du dimanche, un nombreux public assiste au défilé des chars fleuris, accompagnés de danses folkloriques. De chaque côté de la rue principale, se déploie la foire à la brocante. Enfin après le feu d’artifice, la Reine ouvre le bal… Les tout-petits font un dernier tour de manège et la fête se termine tard dans la nuit, avec les flons flons de l’orchestre.

- Le lundi réserve différents jeux pour les enfants. Il y a eu aussi une époque où on bénissait les bœufs. Cette cérémonie se tenait à Borie-Petit chez M. de Chasteigner.

 

fête des cagouilles

- Ces derniers temps, on mangeait les cagouilles le lundi. On se souvient de ceux de la mère Besse "Au bon accueil". A compter de Pâques, toute la famille partait le soir avec une lampe électrique faire les fossés par le Clédier, Foncrose, les Sarthes et retour au bourg… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Naissance au 19° siècle : A cette époque, les enfants naissaient à la ferme, avec l’aide de la sage femme, hormis pour les cas difficiles où il fallait faire appel au médecin… Le bébé dont le bas du corps était alors

bourassou

enveloppé dans un bourassou, couchait dans le lit du couple, sur le bras de sa mère. Lorsqu’il atteignait 8 à 10 jours, un mois au plus, il était baptisé, car disait-on, s’il lui arrbaptèmeivait de mourir sans avoir reçu la Sainte Onction, il ne pouvait être admis au Paradis… (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

Baptême : c’est l’occasion d’une belle fête de famille qui se déroulait à la maison. Après avoir porté le nouveau né sur les fonts baptismaux, où l’on se rendait à pied, un copieux repas, composé la plupart du temps de volailles et produits de la ferme longtemps réservé à l’avance pour cette occasion, réunissait parents et amis autour de la table et la journée s’achevait ainsi joyeusement. (source Champcevinel le chemin parcouru, livre de Christiane Piboyeu)

CHAMPCEVINEL - FÊTES ET TRADITIONS - © BERNARD PECCABIN (à suivre)

7 octobre 2014

LA COMMUNE SOUS LES SUNLIGHTS

Sous les sunlight

- Anne Bureau et Stéphane Carrétéro éclairagistes de talent illuminent le bourg en septembre 1998. Sous les sunlights on a pu admirer, le clocher, l’église et ses vitraux (ci-dessous) ainsi que les vieilles pierres. (photos septembre1998)

Vitraux de l'église sous les sunlights

CHAMPCEVINEL - SOUS LES SUNLIGHTS - © BERNARD PECCABIN

6 octobre 2014

LA VIE AU BOURG

Christian Desfarges sur son tracteur

- Christian Desfarges arpente toute la commune avec son petit prototype destiné à rafraîchir pelouses et espaces verts du bourg. Il contribue aussi au fleurissement du bourg.

stade de la châtaigneraie

- Au stade de la châtaigneraie, les jeunes se retrouvent pour se préparer à quelques prouesses sportives à une époque où se disputait justement le Mondial de football (photos juin 1998)

Randos et itinéraires

- Près du gymnase, trois itinéraires de randonnées sont mis en place pour les accros de la marche ou de la balade (photo avril 1999)

arrosage des fleurs

- Entretien et arrosage des fleurs au bourg (photo juin 2001)

Un brin d’histoire - Les cahiers de doléances et remontrances de la paroisse de Champcevinel aux Etats-Généraux de la Nation (source "Champcevinel le chemin parcouru", livre de Christiane Piboyeu)

Cahier_de_Doléances__(1789)_    (cliquez sur ce PDF)

CHAMPCEVINEL - TRAVAIL ET DETENTE - © BERNARD PECCABIN

3 octobre 2014

LE CIMETIERE DE LA COMMUNE

Le cimetière

- Le cimetière fait toujours parti du paysage local, du bourg, du village. C’est ici que nos ancêtres reposent en paix et pour l’éternité. En cette fin d’octobre, mon ami Christian Desfarges avait effectué la grande toilette qui précède les fêtes de Toussaint, dont la taille de cet if que l’on retrouve de plus en plus en ces lieux où le souvenir nous rapproche de nos parents et amis disparus. (photo octobre1997)

s_pulture_de_la_noblesse_de_la_commune

- Le cimetière et ses anciennes concessions constituent un peu l’histoire de la commune. Comme cette sépulture où repose toute la noblesse du siècle dernier. Mais tout en visitant la commune, on remarquera aussi au château de Borie-Petit un caveau familial à l’intérieur du parc. (photo octobre1996)

CHAMPCEVINEL - LE CIMETIERE COMMUNAL - © BERNARD PECCABIN

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